DU COEUR DANS LA TOURNÉE
Bienvenue sur "Du cœur dans la tournée", le blog d’une infirmière libérale passionnée qui partage son quotidien, ses anecdotes et ses réflexions sur ce métier riche en rencontres et en émotions. Ici, vous découvrirez l’envers du décor, des conseils pratiques et des récits authentiques pour mieux comprendre la réalité d’une tournée. Ce blog s’adresse autant aux soignants qu’aux curieux souhaitant plonger dans l’univers d’une profession où l’humain est au cœur de tout.
Jeudi 15 décembre 2022
La lampe dans l’ombre.
Chez Madame R., il y a une vieille lampe posée sur sa table de chevet. « C’était celle de mon père, je ne peux pas m’en séparer », m’a-t-elle dit. Aujourd’hui, en la nettoyant, elle a remarqué une petite fissure sur l’abat-jour. « Comme moi, elle commence à montrer son âge », a-t-elle plaisanté. En la regardant s’illuminer doucement dans la pièce, j’ai vu autre chose : un objet chargé d’histoires, qui continue de briller malgré les années.
Samedi 8 octobre 2022
Les étoiles oubliées.
Chez Monsieur V., un grenier regorge de vieilles décorations de Noël. Aujourd’hui, il m’a montré une boîte pleine d’étoiles en carton doré. « Mes enfants les fabriquaient chaque année », m’a-t-il expliqué avec un sourire nostalgique. En les touchant, j’ai imaginé les petites mains occupées, les rires, et cette magie simple qui habitait ces instants. Ces étoiles poussiéreuses illuminaient encore ses souvenirs, bien plus que n’importe quelle guirlande moderne.
Mardi 13 septembre 2022
L'arnaque d'Alyor.
Il est 18h15 quand mon téléphone sonne pour la troisième fois de la journée. Encore ce numéro inconnu qui revient sans cesse depuis des semaines. Je finis par décrocher, lassée mais curieuse. « Madame, ici Alyor. Il est impératif de finaliser votre dossier pour votre Plan d’Épargne Retraite (PER). C’est désormais une obligation légale pour votre activité libérale. »
Le ton est pressant, insistant, et malgré mon instinct qui me souffle de raccrocher, je me laisse entraîner dans leur discours. L’homme à l’autre bout de la ligne a des arguments bien rodés. « Vous ne voulez pas vous retrouver en difficulté plus tard, n’est-ce pas ? », « C’est pour votre avenir, Madame, il faut agir vite. » Les mots s’enchaînent, et moi, entre deux tournées, épuisée et stressée, je finis par céder. En quelques clics, je signe un contrat qu’ils m’assurent être dans mon meilleur intérêt.
Au début, tout semble anodin, presque rassurant. Mais rapidement, les prélèvements deviennent exorbitants, bien au-delà de ce que je peux supporter. Chaque mois, je vois mes économies s’effriter sans comprendre où va réellement cet argent. Les premières questions arrivent, suivies d’appels au service client. Mais à chaque tentative, je me heurte à des réponses vagues, à des promesses de régularisation qui n’arrivent jamais.
Quand je décide enfin de résilier, Alyor me réclame une somme astronomique pour "frais de clôture". Une somme qui dépasse même ce que j’avais prévu pour mes vacances. Et comme si cela ne suffisait pas, les appels continuent : des relances pour me faire revenir, des offres "exceptionnelles", comme si leur harcèlement n’avait jamais existé.
Aujourd’hui, je me bats encore pour sortir de ce piège. Pas seulement pour récupérer mon argent, mais pour retrouver ma sérénité. Ce contrat, que je pensais être une assurance pour l’avenir, est devenu un poids qui m’a rappelé une leçon essentielle : ne jamais signer sous la pression, même quand on est fatiguée, même quand on doute.
En repensant à cet épisode, je me promets de ne plus jamais me laisser manipuler. Et si ce témoignage peut éviter à d’autres de tomber dans le même piège, alors cette mésaventure n’aura pas été complètement vaine.
Lundi 5 septembre 2022
Le banc sous le figuier.
Dans le jardin de Madame L., un vieux banc repose sous un figuier imposant. « J’y passais mes étés à lire », m’a-t-elle confié. Aujourd’hui, elle a voulu s’y asseoir pour la première fois depuis longtemps. Le vent faisait danser les feuilles au-dessus d’elle, et son sourire m’a prouvé que, parfois, revenir aux choses simples suffit à apaiser.
Mardi 10 mai 2021
Le tiroir à secrets.
Chez Monsieur C., un vieux secrétaire occupe un coin du salon. Aujourd’hui, il m’a montré un tiroir caché, rempli de lettres jaunies. « Ce sont des lettres que ma femme m’a écrites quand j’étais à l’armée », m’a-t-il expliqué, ému. Il en a lu une à voix basse, et pour un instant, il semblait transporter ailleurs, à une époque où les mots suffisaient à rapprocher les cœurs.
Dimanche 7 mars 2021
Le chemin de terre.
Chez Madame M., il y a un petit chemin qui serpente à travers son potager. « Mon mari l’a créé pour moi, pour que je puisse ramasser mes légumes sans marcher sur la terre », m’a-t-elle expliqué. Aujourd’hui, en le parcourant, je me suis dit qu’un simple chemin pouvait raconter une belle histoire d’amour.
Jeudi 25 juin 2020
La mélodie oubliée.
Chez Monsieur P., un vieux piano trône au centre de son salon. « Il ne sonne plus aussi bien, mais il est toujours là », m’a-t-il dit. Aujourd’hui, il s’est assis pour jouer un morceau de sa jeunesse. Les notes hésitantes ont rempli la pièce, et dans ce moment fragile, j’ai entendu bien plus qu’une musique : j’ai entendu la vie.
Mercredi 15 mai 2019
La boîte à boutons.
Chez Madame J., une petite boîte en fer repose sur la commode. « Je garde tous les boutons que je trouve, juste au cas où », m’a-t-elle dit en riant. Aujourd’hui, elle m’a montré ses trésors : des boutons de toutes les tailles et couleurs, chacun ayant une histoire qu’elle se souvenait avec précision. En repartant, je me suis demandé combien de ces petits souvenirs remplissent nos vies sans qu’on y prête attention.
Vendredi 12 octobre 2018
Le fauteuil au coin du feu.
Chez Monsieur F., un fauteuil en cuir usé trône près de la cheminée. « C’était ma place préférée pour lire », m’a-t-il confié. Aujourd’hui, je l’ai aidé à s’y installer à nouveau. Il a fermé les yeux en respirant l’odeur du bois qui craquait doucement dans l’âtre. « C’est comme si le temps n’avait pas bougé », a-t-il murmuré.
Lundi 20 août 2018
Le rire des enfants.
Chez Madame B., ses petits-enfants étaient là aujourd’hui. Leurs rires résonnaient dans toute la maison, apportant une énergie joyeuse à chaque pièce. « C’est bruyant, mais c’est tellement bon », m’a-t-elle dit en souriant. Je suis repartie avec ce bruit de bonheur qui m’a tenu compagnie toute la journée.
Mardi 14 décembre 2017
Les chaussures rouges.
Chez Madame F., une vieille paire de chaussures rouges trône dans l’entrée. « C’étaient celles que je portais le jour où j’ai rencontré mon mari », m’a-t-elle raconté en souriant. Aujourd’hui, elle les a sorties de leur boîte pour les montrer. Le cuir est usé, mais dans ses yeux, elles brillent encore comme au premier jour. Ces chaussures, bien plus qu’un accessoire, portent une histoire d’amour qu’elle n’a jamais oubliée.
Vendredi 28 septembre 2017
Le tourne-disque poussiéreux.
Chez Monsieur V., un tourne-disque repose dans un coin de la pièce, recouvert de poussière. « Il appartenait à ma fille, elle adorait la musique », m’a-t-il murmuré. Aujourd’hui, il l’a allumé pour la première fois depuis des années. Une mélodie douce a rempli la pièce, et pour un instant, j’ai vu ses souvenirs danser dans l’air.
Jeudi 8 août 2017
Le banc oublié.
Dans le jardin de Madame B., un banc de pierre est dissimulé sous les hautes herbes. « Mon mari l’avait construit pour qu’on puisse regarder le coucher de soleil », m’a-t-elle dit. Aujourd’hui, nous avons déblayé les alentours, et elle s’y est assise pour la première fois depuis longtemps. Le soleil déclinait, et dans ce moment simple, le passé semblait presque palpable.
Lundi 24 juillet 2017
Les jouets en bois.
Chez Monsieur G., une vieille boîte contient des jouets en bois faits main. « Je les avais fabriqués pour mes enfants », m’a-t-il expliqué, les yeux brillants. Aujourd’hui, il m’a montré un petit cheval à bascule, usé par les heures de jeu. « C’est drôle, ces objets simples durent plus que nous », a-t-il ajouté avec un sourire mélancolique.
Dimanche 10 juillet 2017
La broderie inachevée.
Chez Madame T., un tambour à broder repose sur la table. « C’était un cadeau de ma mère, mais je n’ai jamais terminé ce motif », m’a-t-elle confié. Aujourd’hui, elle a repris l’aiguille et a ajouté quelques points. « Peut-être que je devrais le finir, pour elle », a-t-elle murmuré. En la regardant, j’ai compris que ce n’était pas seulement une broderie, mais un lien avec une époque révolue.
Mercredi 11 juin 2017
La boîte à biscuits.
Chez Madame R., une vieille boîte à biscuits est posée sur le buffet. « Je la remplissais toujours pour mes petits-enfants », m’a-t-elle dit en riant. Aujourd’hui, elle y a déposé quelques sablés qu’elle avait préparés. « Même si plus personne ne vient, j’aime qu’elle reste pleine », a-t-elle ajouté. Cette boîte, bien plus qu’un simple récipient, est une promesse d’accueil et de chaleur.
Samedi 4 mai 2017
L’horloge qui ne sonne plus.
Dans le salon de Monsieur D., une grande horloge ancienne repose contre le mur. « Elle appartenait à mes grands-parents », m’a-t-il dit. Aujourd’hui, il m’a confié qu’elle ne fonctionne plus depuis des années. « Mais parfois, je crois encore entendre son tic-tac dans la nuit », a-t-il murmuré. Cette horloge, bien qu’immobile, semble toujours marquer le temps dans son esprit.
Vendredi 1er mai 2017
Les décorations en papier.
Chez Madame P., des guirlandes en papier pendent dans la cuisine. « Mes enfants les fabriquaient chaque Noël », m’a-t-elle raconté en les caressant du bout des doigts. Aujourd’hui, elle m’a proposé de les enlever, mais elle a changé d’avis. « Elles sont vieilles, mais elles me rappellent de si beaux souvenirs », a-t-elle dit. Ces guirlandes, fragiles et ternies, brillent encore dans son cœur.
Mardi 19 mars 2017
Le pull tricoté.
Chez Monsieur F., un pull en laine repose sur une chaise. « Ma femme l’avait tricoté pour moi quand nous étions jeunes », m’a-t-il expliqué en le prenant dans ses mains. Aujourd’hui, il l’a enfilé pour la première fois depuis des années. « Il est un peu étroit, mais il me réchauffe toujours autant », a-t-il dit en souriant. Ce pull, bien plus qu’un vêtement, est une étreinte qui traverse le temps.
Dimanche 30 février 2017
La photo de famille.
Chez Madame C., une photo en noir et blanc est encadrée sur le mur du salon. « C’était notre premier Noël tous ensemble », m’a-t-elle raconté. Aujourd’hui, en regardant cette image, elle a nommé chaque visage, chaque souvenir. « C’était il y a longtemps, mais quand je regarde cette photo, tout semble encore si proche », a-t-elle murmuré. Cette photo, bien qu’immobile, continue de raconter une histoire vivante.